Par la présente, nous, les administrateurs du SYPROLUX soussignés, vous transmettent leur avis relatif au budget d’exploitation des CFL pour l’exercice 2026, présenté lors de la séance du conseil d’administration du 31 mars 2025.
Ces observations ont été formulées, d’une part, après la lecture du projet de note y relatif et, d’autre part, sur l’analyse des données relatives aux prévisions d’effectif pour l’exercice 2026, présentées et discutées lors de la réunion de la délégation centrale restreinte du 28 février 2025.
Evolution des charges et des produits d’exploitation pour l’ensemble des activités
Le recrutement
Nous constatons avec satisfaction une augmentation de l’effectif du personnel qui se traduit par des efforts continus en matière de recrutement. Cette observation compte d’ailleurs pour les contrats de service public par rail et par route, ainsi que pour le gestionnaire d’infrastructure.
En effet, les CFL projettent d’embaucher environ 301 ETP au cours de l’exercice 2025 et environ 257 ETP pour l’exercice 2026. Cet objectif contribuera certainement à la pérennité de l’entreprise et permettra aux CFL de consolider leur première place en tant que premier employeur au Luxembourg.
Néanmoins, cet objectif est très ambitieux pour le Service Recrutement. D’ailleurs, il est d’autant plus difficile à atteindre pour le Service Formation, pour lequel nous nous demandons si un besoin d’effectif estimé à 35 ETP en 2026 permettra de subvenir aux besoins de formation et d’encadrement des nouveaux recrutés.
La digitalisation
Nous sommes bien conscients que les CFL sont une entreprise en constante évolution. Le monde ferroviaire « manuel » d’antan a dû et continue de céder la place aux outils numériques. Une croissance des tâches couvertes par un service informatique en est une conséquence logique.
Cependant, nous tenons à souligner la très forte croissance de l’effectif de ce service. Les exercices 2025 et 2026 prévoient 15 et 12 ETP pour atteindre un besoin d’effectif estimé à 218,75 ETP pour l’exercice 2025 et à 230,50 ETP pour l’exercice 2026. À ces chiffres s’ajoutent entre 70 et 80 consultants œuvrant pour l’entreprise. Les administrateurs estiment qu’au vu de ces chiffres, une analyse plus approfondie et critique devrait être menée pour expliquer cette croissance continue du service et des bénéfices qu’il génère pour l’entreprise. D’autant plus que l’augmentation de l’effectif continuerait au-delà de l’exercice 2026. Citer : « encore une légère hausse au niveau du Service Informatique (+6,5 ETP), compensée par des diminutions par ailleurs » n’en est qu’une toute petite facette, qui ne dit rien quant à l’évolution complète de cette branche.
Les activités sous contrats avec l’État luxembourgeois
1. Entreprise ferroviaire:
Contrat de service par rail
Nous saluons l’augmentation de l’offre sur la ligne 10 durant les week-ends, ainsi que la mise en service progressive du nouveau matériel 2400/2450.
Service AV
Concernant le personnel d’accompagnement des trains, nous considérons qu’il est d’une importance majeure de combler l’effectif de cette catégorie, qui pendant toute l’exercice 2024 et jusqu’au 31 mai 2025 s’est vu et se voit supprimer des repos en raison de la pénurie d’agents PAT. Il est à noter que cette catégorie de personnel compte actuellement 59,79 jours de repos, de congé et de récupération non pris par agent.
Contrat de service par route
Nous saluons que le Service Bus prévoit d’effectuer environ 7,3 millions de kilomètres avec la sous-traitance, ce qui représente un effort considérable.
Par ailleurs, nous félicitions les CFL de leurs efforts en matière environnementale, avec le remplacement de 12 bus diesel par 12 bus électriques en juillet 2026 et l’acquisition de 14 bus électriques livrés en décembre 2026. À partir de 2027, les CFL disposeront d’une flotte de 83 bus, dont 54,21 % seront des bus électriques ou hybrides.
2. Gestionnaire d’infrastructure
L’intensification de la maintenance au profit de la disponibilité du réseau et des infrastructures ferroviaires, le renforcement des prestations de service au client, la propreté et la sécurité dans les gares ainsi que la digitalisation des opérations sont des objectifs que nous ne pouvons que saluer et soutenir. Cependant, pour atteindre ces objectifs et accomplir ces missions, un personnel bien formé, à l’aise et reconnu dans son environnement de travail ainsi qu’en nombre suffisant est indispensable.
Service EI
Nous reconnaissons les efforts de la direction générale pour augmenter aussi bien le nombre de chefs de surveillance que le nombre de chefs de circulation. Il est à remarquer qu’il est prévu d’embaucher 24 ETP dans la carrière moyenne, d’où ressortent les chefs de surveillance, et 97 ETP dans la carrière supérieure, d’où ressortent les chefs de circulation, durant les exercices 2025 et 2026. Une création nette de 6,5 postes est prévue chez les chefs de circulation.
Cependant, la situation actuelle est alarmante, car nous sommes confrontés à un sous-effectif de +/- 30 ETP et à un nombre très élevé d’échecs aux examens de fin de stage. Cette situation préoccupante engendrée par ces nombreux échecs doit être analysée sous différents angles : comment enseigne-t-on ? Que doit-on examiner à quel moment de la formation ? Les connaissances enseignées correspondent-elles aux connaissances examinées?
Cependant, nous ne pouvons pas terminer cet avis sans attirer votre attention sur un point litigieux auquel nous sommes confrontés actuellement, à savoir les tableaux de service des chefs de circulation.
Les partenaires sociaux reconnaissent le fait qu’un repos journalier raccourci entre deux séances de travail constitue un risque pour la sécurité et la santé de l’agent. Cette pratique tolérée depuis des décennies va à l’encontre du droit du travail et doit donc être abolie. Le temps de repos de 14 heures doit être respecté. Les partenaires sociaux soutiennent donc l’abolition du principe des tours-galope.
Ils reconnaissent également qu’un tour de service de nuit de 10 heures consécutives puisse poser des problèmes de planification du temps de travail, étant donné que la durée de travail maximale est limitée à 10 heures. Il n’y a donc pas de marge de manœuvre en cas de situation dégradée pour maintenir l’agent au poste sans enfreindre une disposition de temps de travail.
Or, compte tenu des discussions, les partenaires sociaux ont soumis une proposition d’adaptation de tableaux de service remplissant la condition de l’abolition du repos raccourci et la condition d’une durée de moins de 10 heures sur une séance de nuit. C’est pourquoi nous réitérons une fois de plus notre demande et demandons de venir en aide au personnel en leur laissant le choix entre un tableau de service de 6-9-9 heures élaboré par les agents et un tableau de service de 3x8 heures proposé par la Direction générale.
Nous clôturons toutefois notre avis en marquant notre accord avec le budget d’exploitation des CFL pour l’exercice 2026.
Pour le SYPROLUX
Mylène Bianchy - Présidente
Steve Watgen - Secrétaire Général